HISTOIRE

La Grande Guerre
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Giuseppe Bottaï




Ancien ministre de l'Instruction publique et des Cultes de Mussolini, dont il avait été l'un des plus proches collaborateurs, Giuseppe Bottai est « exfiltré » en 1944 par les Services spéciaux français qui voient en cet homme d'État de premier plan, fort capable de revenir un jour aux affaires, une pièce intéressante dans la tortueuse partie d'échecs géostratégique qui va se nouer dans l'Europe d'après guerre.

Soucieux de se racheter, Giuseppe Bottai s'engage alors à la Légion étrangère, au sein de laquelle il prendra une part active aux campagnes de France et d'Allemagne. Étonnant destin que celui de ce francophile convaincu, hiérarque important – mais critique – du parti fasciste, qui commence ainsi, comme simple soldat, la quatrième guerre de sa vie tumultueuse, lui qui avait été un brillant lieutenant-colonel de l'armée italienne ! Il n'est pas étonnant de voir transparaître toute cette richesse dans Légion est mon nom, quand sur son passé on peut voir écrit dans un article sur "le fascisme et la guerre" du professeur (d'histoire de l'art moderne) Giulio Carlo Argan, qu'il était un homme intelligent qui "comprenait l'art moderne, et protégeait l'art moderne italien et la connaissance de l'art étranger contre le fascisme. La seule revue qui a pu publier – parce qu'on ne pouvait pas l'en empêcher – l'image de Guernica de Picasso en 1937, a été la revue du ministère des Beaux-Arts, ministère de l'Instruction publique.

L'homme qui a empêché les émissaires d'Hitler et de Goering d'emporter en Allemagne des chefs-d'¦uvre de l'art italien, contre les ordres que Mussolini avaient donnés, à savoir de les laisser sortir, est précisément Bottai. De ses quatre années de service sous le képi blanc au 1er Régiment étranger de cavalerie, puis au RMLE (Régiment de Marche de la Légion Etrangère), Bottai extrait la substantifique moelle dans Légion est mon nom.

Cet esprit fin et cultivé, nourri d'humanités classiques et de philosophie, brosse un tableau vivant et émouvant de la Légion étrangère et des mille et un types humains qu'il y côtoie. Il nous livre ainsi un témoignage rare et pénétrant sur une institution unique, qui donne à des « hommes perdus » une chance de se refaire un nom et de reconquérir le droit au respect.
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