HISTOIRE

La Grande Guerre
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Etienne Tanty




Issu d'une famille de paysans, d'enseignants et d'ecclésiastiques, Etienne Tanty habite jusqu'à son départ au service militaire, à 23 ans, en famille à Versailles. Elève de rhétorique supérieure en 1908-1910 à Henri IV, à la Sorbonne en 1910-1911, Etienne, admissible, échoue au concours de l'Ecole Normale supérieure de la rue d'Ulm ; il passe une licence de philosophie et le diplôme d'études supérieures de langues classiques et d'ancien français en 1913 ; il se destine, comme son grand-père, son père et ses s¦urs à l'enseignement. Incorporé avec la classe 12 le 8 octobre 1913 au 129e régiment d'infanterie, 8e compagnie, 5e escouade, au fort de Tourneville du Havre, cet amateur d'air pur et de liberté s'adapte difficilement au régime de la caserne où l'obéissance est la vertu nécessaire et suffisante, et l'esprit critique le pire défaut, car il déstabilise la hiérarchie : « Le képi sur la tête d'un bonhomme, c'est comme l'éteignoir sur la chandelle » constate-t-il amèrement après quelques mois  de service. Le 5 août 1914, Etienne l'Ingénu, matricule 3168, s'en va-t-en guerre, bouleversé et conscient de la gravité du malheur, mais bien résolu à faire tout son devoir et persuadé qu'il reviendra bientôt : « J'y vais avec une résignation confiante et avec les sentiment de contribuer à la défense des gens et des choses que j'aime. Ca me suffit. L'instinct de conservation fera le reste ». Promu caporal le 1er septembre 1915, Etienne est blessé le 25 septembre 1915 à Neuville-Saint-Vaast, près d'Arras, par des éclats à la joue qui lui brisent les dents de la mâchoire supérieure. Il  quitte son vieux 129e en juillet 1916 pour le 9e Bataillon de marche du 24e R.I. Il est hospitalisé le 17 août 1917 à l'hôpital de Montdidier pour épuisement et hémorragies intestinales à son retour du Chemin des Dames que son régiment, arrivé le 30 mai, a quitté, démoli, le 15 août. Il est capturé à Tahure le 21 mars 1918. Interné en Allemagne au camp de Giessen, il transporte des pierres dix heures par jour dans une carrière, et durant l'été travaille en Kommando agricole. 11 novembre 1918 : l'Armistice est signé à Rethondes ; un mois de liberté pour Etienne qui découvre « le Vater Rhein, entre Ems et Braubach » et effectue une promenade de 22 km en pantoufles charentaises («plus de godasses !») et en pleine euphorie. L'ancien combattant affirmera toujours que le jour de sa blessure à Neuville-Saint-Vaast, celui de sa capture à Tahure et cette promenade rhénane furent les plus beaux épisodes de sa  guerre. 600 000 prisonniers reviennent. Etienne est rapatrié le 14 décembre 1918. Mis en sursis d'appel à la disposition de l'Université en mars 1919, Etienne sera démobilisé le 8 août 1919 à 29 ans, après cinq ans et dix mois de service dont trente-huit mois au front et neuf mois de captivité.
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